Sept jours d'échange d'idées, de renforcement des liens et de musique, c'est ce qu'ont vécu les invités, les conférenciers et les musiciens qui ont participé au 2e Congrès mondial d'El Sistema (Système national de chorales et d'orchestres d'enfants et de jeunes du Venezuela), qui s'est tenu à Caracas du 18 au 23 septembre, avec la participation de 140 participants internationaux, 86 programmes inspirés d'El Sistema et des représentants de 43 pays du monde, concrétisant ainsi l'un des rêves du fondateur d'El Sistema, le maestro José Antonio Abreu : apporter au monde la transformation sociale par la musique.
Sept musiciens tunisiens faisaient partie de cette grande famille : le professeur Ikbal Hamzaoui, de l'Institut supérieur de musique de Tunis, les maestros Fadi Ben Othman et Achref Bettibi, les choristes Dhia Raies et Issra Ben Slimane et les violonistes Mehdi Dheker et Myriam Oueslati, qui est également considérée comme la plus jeune chef d'orchestre du continent africain.
Dans le cadre de ce congrès, El Sistema a signé des accords d'entente avec l'ISMT et le Conservatoire régional de musique et de danse de Ben Arous, en plus de celui déjà signé avec le Théâtre de l'Opéra de Tunis, dans le but de renforcer les liens vers un objectif commun, la musique. Dans la conformité et l'harmonie, ils ont adhéré au manifeste de principes et d'idées mis en avant, où de la relation humaine et de la rencontre permanente, naît la capacité de s'occuper les uns des autres, de se défendre et de développer des liens qui aident à progresser. De telle sorte que la "Pratique Collective de la Musique" s'y consolide comme une méthodologie concrète et stimule en même temps des valeurs, des devoirs et des droits qui permettent la transformation sociale de ses membres.
Après des journées de présentations, d'échanges académiques, de groupes de travail opérationnels, de visites de centres à Caracas et à l'intérieur du pays, les résultats obtenus fournissent une base substantielle pour la consolidation d'une ligne de travail commune où convergent des outils qui permettent l'incorporation méthodologique immédiate d'El Sistema ou son adaptation, selon les besoins de chaque région.

De même, dans le cadre des alliances de coopération, le représentant adjoint de l'UNICEF pour le Venezuela, José Ramón Espinoza, a participé en tant qu'orateur. Il a consacré quelques mots à souligner le rôle d'El Sistema en tant qu'ambassadeur de bonne volonté au cours des 20 dernières années, et a également mis l'accent sur la capacité de l'institution à être un garant des droits de l'enfant grâce à ses valeurs : "Chaque membre d'El Sistema est un exemple de bonne citoyenneté" ... "Les enfants sont aussi des citoyens, et c'est là que nous comprenons que le rôle d'El Sistema est d'aider à faire avancer les droits et a à voir avec cette transformation qui se fait enfant par enfant".
Pour sa part, le représentant de l'Unesco, le Dr Julio Carranza Valdés, a approuvé le travail d'El Sistema, en tant qu'institution garantissant une éducation musicale qui a transformé la vie de générations entières au cours de ses 48 années d'existence : "Ce magnifique projet, qui n'est pas un orchestre, est, comme son nom l'indique, un système d'orchestre qui n'est pas seulement une musique d'excellence mais un extraordinaire processus d'inclusion sociale, et qui réunit toutes les conditions universelles et exceptionnelles pour aspirer à monter sur cet autel de la culture mondiale qu'est le statut de patrimoine de l'humanité".
Le directeur exécutif d'El Sistema, Eduardo Méndez, a souligné le travail du Maestro José Antonio Abreu et les fruits récoltés aujourd'hui, avec plus de 440 noyaux dans tout le Venezuela, au service de plus d'un million de membres.
La meilleure façon de couronner cette importante réunion de nations qui partagent une vision sociale de la musique unifiée a été de donner le coup d'envoi de l'orchestre et du chœur El Sistema World, composé de 279 musiciens qui ont adhéré à l'idée de former ce réseau de volontés pour établir El Sistema Mundial et atteindre tous les coins du monde, comme cela a été fait sur le territoire vénézuélien. Quatre de ces musiciens étaient des Tunisiens, qui ont interprété avec passion et excellence un répertoire musical riche et varié, dont la chanson tunisienne Mahla Layali Chbila, magistralement interprétée par les jeunes Tunisiens Issra Ben Slimane et Dhia Raies. Le répertoire comprenait également des œuvres classiques d'Afrique du Sud, du Venezuela, de Colombie, du Brésil, du Nicaragua, d'Argentine et de Grèce, ainsi que des classiques de Beethoven, Haendel, Rossini et Tchaïkovski, entre autres.
Le deuxième congrès mondial d'El Sistema a démontré l'interconnexion et la compréhension entre les nations qui ont été inspirées par le système national d'orchestres et de chœurs de jeunes et d'enfants du Venezuela, dont l'organe directeur est la Fondation musicale Simón Bolívar, une entité rattachée au gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela.
Le jumelage de participants de tant de nations, fondé sur le lien commun de l'amour de la musique, est également une source d'inspiration et un encouragement à continuer à lutter ensemble pour améliorer nos sociétés et, pourquoi pas, le monde.