Lors de la soirée du 11 août, le Festival international de Carthage a offert un voyage exceptionnel à travers les musiques, les arts et le dialogue interculturel.
Le spectacle intitulé '' Ballets folkloriques du monde '' a réuni sur scène des compagnies venues de dix pays différents, créant une mosaïque vibrante de couleurs, rythmes et émotions.
Chaque troupe a présenté une facette de son patrimoine, témoignant avec fierté de ses racines profondes. Le public a ainsi pu découvrir des chorégraphies, des instruments traditionnels et des costumes reflétant des valeurs culturelles riches et authentiques. De nombreux diplomates ont honoré cet événement artistique à forte portée symbolique.
Le périple a débuté avec la troupe sénégalaise Rhythm Connection. La voix puissante du chanteur, qui jouait également du tambour, s’est mêlée à la batterie, à la guitare électrique et à d’autres instruments mêlant tradition et modernité. Leur morceau « Pourquoi ça, qu’est-ce qui se passe, pourquoi ça… '', alliant indignation et espoir, a été dédié au peuple palestinien. L’énergie scénique multilingue du chanteur a conquis le public.
Ensuite, l’Institut National de Danse de Belgrade est monté sur scène pour exécuter le '' kolo ''.

Vêtus de costumes traditionnels serbes, quatorze danseurs ont offert une performance dynamique, avec des pas rapides et une synchronisation parfaite, en lignes ou en cercles, symbolisant la joie collective. L’accordéon, la flûte et le tambour serbe ont renforcé cette ambiance festive.
Le groupe de danse folklorique du Rajasthan (Inde) a enchaîné avec une prestation mêlant percussions spécifiques, chants et danses traditionnelles.
La chorégraphie de la danse Chari, exécutée en costumes traditionnels, a impressionné par ses mouvements gracieux et son équilibre remarquable, notamment lorsqu’une danseuse danse avec des jarres posées sur la tête. Cette danse festive incarne également des rituels culturels importants.
La troupe irakienne Dar Ellibes, fondée en 1969, a transporté l’audience dans l’univers enchanteur des Mille et Une Nuits. Sur des airs évoquant Bagdad, chanteurs et danseuses ont défilé en costumes somptueux inspirés de cette époque légendaire, fascinant par leurs tissus, broderies et accessoires.
La troupe nationale des arts populaires de Libye a suivi avec un spectacle mêlant musique live et danse. Les instruments traditionnels tels que le bendir, le tbal et la cornemuse (zokra) rappellent des sonorités proches de celles tunisiennes. Deux tableaux en costumes traditionnels, similaires aux habits tunisiens, ont été chaleureusement applaudis.

Le Burkina Faso a marqué sa présence avec la troupe Nazounski. Le rythme effréné de leurs percussions, combiné aux chants mêlant cris et appels, ainsi qu’à leurs pas de danse puissants, a créé une énergie collective saisissante.
L’entrée de la troupe tunisienne des Twayef de Ghbonten a été saluée par des applaudissements et des youyous. Leur pièce « Jinek ye Carthage », interprétée par ce groupe de poètes-chanteurs, est inscrite depuis 2024 sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’UNESCO.
La troupe égyptienne des arts populaires a capté l’attention avec sa musique live et la danse soufie du derviche tourneur. Une chorégraphie lumineuse sur la musique « Touba » d’Abdel Halim Hafez a été suivie d’une danse traditionnelle de Haute-Égypte.
La troupe algérienne Théveste, nommée d’après l’ancienne ville de Tébessa, a présenté un spectacle résonnant avec le patrimoine tunisien à travers costumes, bendirs et chants, invitant le public à danser, applaudir et lancer des youyous.
Puis, la soirée a pris une dimension engagée avec la troupe palestinienne Koufiya. Des chants patriotiques porteurs de résilience et une chorégraphie de jeunes danseurs en tenues traditionnelles ont conclu le spectacle sur une note d’espoir.
Ce spectacle de plus de deux heures et demie a célébré richesse, diversité et authenticité. Il vise à renforcer le dialogue entre peuples et civilisations, un message porté haut par toutes les troupes qui ont salué le public sur une musique palestinienne en clôture.