Le célébrissime spectacle de Mohamed Fadhel Jaziri n’a enregistré aucune ride depuis sa première représentation dans les années quatre-vingt-dix jusqu’à ce jour. 28 ans se sont écoulés, des personnages illustres sont partis, de nouvelles figurent ont débarqué, et la Hadhra continue de ressusciter et de réécrire en lettres d’or, des pages entière de notre patrimoine soufi que des générations d’érudits ont perpétué à travers les âges en tant que pièce fondamentale de notre identité commune. Jeudi 24 mai 2018, c’est avec un spectacle remanié que Fadhel, l’artiste, s’est produit au Théâtre de l’Opéra de la Cité de la Culture, attirant un public très nombreux, déjà séduit par l’œuvre originale et curieux de découvrir son évolution à travers le temps. La « Hadhra 3 » est envoutante, et plus épurée que les précédentes mais toujours aussi forte, spirituelle et soucieuse des détails les plus subtiles de notre patrimoine soufi.
Le spectacle a commencé avec une révérence au public sur une trame de lumière stroboscopique et des rythmes métissés, comme pour dire que le patrimoine ne meut jamais, il est en perpétuels mouvement. Et ce fut le cas, car la « Hadhra 3 », bien qu’elle soit une restitution d’un pan de notre patrimoine soufi, elle n’en demeure point une œuvre d’art soucieuse de l’esthétique, de le scénographie, de la vocalise et de l’image.
Après le salut, place aux chants confrériques qui ont fait vibré le Théâtre de l’Opéra dont les qualités technique et plus particulièrement l’acoustique, ont répondu présent, amplifiant les plus infimes des vibrations vocales des chanteurs.
Un vrai délice d’initiés. Un spectacle haut en couleurs et en harmonie avec des chants célèbres repris par le public transformé à l’occasion en chœur. Plus de vingt-cinq chants dont certains sont devenus de véritables tubes à l’instar de"Jaret Al Achwaq ", " Nadou Lbabakom", "Belahsen », « Rayess Labhar " et tant d’autres perles qui ont fait le bonheur du public.