Emmanuel Macron a réagi mardi soir sur TF1 à la catastrophe humanitaire qui se déroule à Gaza. Interpellé par le médecin humanitaire Khaled Benboutrif, qui évoquait un « génocide caractérisé », le président de la République a refusé d’employer ce terme : « Ce n’est pas à un responsable politique de le dire, c’est aux historiens de le faire en temps voulu », a-t-il affirmé. « Moi, mon boulot, c’est que cela s’arrête », a-t-il ajouté.
Lors de l'interview télévisée, le chef de l’État français a condamné avec force les agissements du gouvernement israélien. « Ce que fait le gouvernement de Benyamin Netanyahu est inacceptable », a-t-il déclaré. Il a aussi qualifié la situation de « honte ». Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’une action rapide : « On doit absolument rouvrir les voies humanitaires, démilitariser le Hamas, libérer les otages et construire une solution politique ».
Le Président français a souligné la responsabilité majeure des États-Unis dans la résolution de la crise : « Celui qui a le levier, c’est le président Trump », a-t-il déclaré, en référence au rôle habituellement joué par la diplomatie américaine. Macron a précisé que la France agit mais avec des moyens plus limités.
Il a également dénoncé tout « double standard » dans le traitement des crises internationales : « On ne peut pas parler de la guerre en Ukraine si on ne parle pas de Gaza, parce qu’il n’y a pas de double standard », a-t-il insisté.
Les organisations humanitaires continuent de tirer la sonnette d’alarme. Sur franceinfo, Jean-François Corty, président de Médecins du monde, a dénoncé mardi matin « une logique d’annihilation » et l’usage de la faim « comme une arme de guerre », une pratique en violation du droit humanitaire.
Le terme de génocide, utilisé par Amnesty International mais rejeté par Israël, reste au cœur d’un vif débat international.
- Catastrophe humanitaire à Gaza
Pour rappel, Israël bloque, depuis le 2 mars, l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".
Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de près de 3000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à près de 53 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023 suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.