Culture et art

Chantal Goya au Festival de Carthage : un spectacle pour les enfants d’hier et d’aujourd’hui

 Le public de la 59e édition du Festival international de Carthage a eu rendez-vous lors de la soirée du 3 août avec l’actrice et chanteuse française Chantal Goya. Ce spectacle intitulé « Sur la route enchantée » a été organisé avec l’appui du Ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées, en présence de Madame la Ministre Asma Jebri. Madame la Ministre des Affaires culturelles Amina Srarfi était également parmi l’audience.

Chantal Goya est une véritable référence dans l’univers des spectacles pour enfants depuis environ 50 ans. Elle  a déjà à son actif des titres qui ont bercé plusieurs générations. Depuis le début de l’année, elle a fait plusieurs concerts à guichet fermé. Cette comédie musicale pleine de couleurs et de rires, conçue à  la base pour les enfants, a réuni à Carthage les petits et les plus grands autour d’un univers magique. Chantal Goya a alors remis sa célèbre robe rose pour emprunter « la route enchantée » de la forêt de Brocéliande. Des jouets géants ont ainsi pris vie, portés par les danseurs qui ont incarné un monde où l’imaginaire se mêle aux mouvements.
 
« J’ai connu vos parents quand ils étaient petits », a lancé Chantal Goya aux enfants qui ont suivi avec fascination ses pas de danse et les figurines animales qui l’entourent. Elle a poursuivi en racontant son attachement à la Tunisie qu’elle visite régulièrement pour ses vacances depuis des décennies.
Le premier personnage attachant dans cette comédie musicale a été « Jeannot lapin » qui s’est vengé du chasseur pour rendre justice à son espèce. Les lapins se sont alors réunis pour fêter la nouvelle avec une danse de claquettes sur une chorégraphie de Jean Dujardin. Vient par la suite « Maitre Renard », le plus grand des musiciens et le plus malin des magiciens, pour jouer du violon. « Lou Lou » a également fait son passage pour se justifier des accusations qu’on lui colle et se montrer plus doux et plus gentils. Entre temps, l’amphithéâtre s’est transformé en une classe géante pour chanter les lettres de l’alphabet. Chantal Goya n’a pas manqué de faire l’éloge du public nombreux qu’elle a entrainé dans ses aventures en chanson en s’exclamant  « La plus jolie classe du monde est ici en Tunisie ! »
 
L’univers fantastique a pris de nouvelles couleurs avec le sorcier, puis « les fantômes du château ». Les danseurs sont alors réapparus sur scène après l’intermède qui sépare les deux parties du spectacle, déguisés en spectres et munis de chaines pour interpréter la chorégraphie de « Nous sommes les fantômes du château ». Le suspense se poursuit. Il a fallu courir, se cacher et échapper aux obstacles pour atteindre le palais du Chat Botté encore lointain et que l’on voit s’afficher sur les écrans géants. La fameuse Bécassine a rejoint Chantal Goya sur la piste de danse sur le titre « Bécassine, c’est ma cousine ». Monsieur le Chat Botté, « le chat le plus beau de l’étrange château », a été invité à danser, ainsi que Pinocchio et d’autres personnages familiers, chacun sur un morceau qui lui est spécialement dédié. Des clowns, des saltimbanques te des fées en tenues colorées ont amplifié l’effet magique du spectacle. Chantal Goya qui communique régulièrement avec le public est revenue aux souvenirs de son premier rôle. « J’ai remplacé Brigitte Bardot quand elle a  été malade », a -t-elle raconté, avant d’évoquer sa collaboration avec son mari  Jean-Jacques Debout qui lui a composé sa toute première chanson. Ce morceau intitulé « Adieu les jolis foulards » et qui remonte à 1975 a été repris avec beaucoup d’émotion.
 
Alors que les enfants étaient émerveillés par les marionnettes, les chansons entraînantes et les personnages captivants, les parents ont retrouvé avec émotion les sons, les décors et les ambiances de leur propre enfance. La soirée a été un moment de partage complice entre petits et grands. Les voix des enfants se sont mêlées  à celles des adultes qui ont fredonné les refrains simples et joyeux. Le spectacle de Chantal Goya à Carthage a ainsi été fidèle à l’univers candide qu’elle préserve depuis des décennies, sans chercher à le moderniser. C’est une parenthèse « enchantée » où l’on prend le temps de rêver, d’écouter et de rire, loin des écrans et du tumulte du quotidien.